La séance de la flagellation
Au début, les parlements faisaient corps avec la monarchie et participaient à l’affirmation de son pouvoir, mais les parlementaires vont vite prendre conscience de leur influence déterminante au sein de ce système, notamment à travers les affaires de succession. A la mort d’Henri IV, Marie de Médicis va solliciter le parlement pour l’assister dans la régence. Dès 1615, celui-ci va s’affirmer comme le corps étant le mieux à même de conseiller la monarchie. Mais l’union du roi et du parlement disparait, le pouvoir et l’indépendance des parlementaires s’accroissent. Ces différents faits vont alors provoquer un vrai «bras de fer institutionnel» entre les parlementaires et le roi.
Bien avant louis XV, d’autres rois ont tenté de museler le parlement. Par exemple le 24 février 1673, une déclaration royale énonce « l’élévation trop grande des parlements, estime le roi, avait été dangereuse à tout le royaume durant ma minorité. Il fallait les abaisser». Par cette déclaration, Louis XIV interdit aux parlementaires de faire toute remontrance avant l’enregistrement des textes royaux.
Cette réforme de la coutume d’enregistrement avait en fait pour objet de priver les parlements de l’essentiel de leurs prérogatives politiques. En effet, par ses nombreuses théories et son droit de remontrance, le parlement ne se disait plus simple représentant du roi dans la justice, mais représentant du peuple tout entier.
En tirant leur origine de la curia regis féodale, les parlements développent un argument d’ancienneté et de représentativité, qui va leur permettre de rivaliser avec