La parodie, la parodie
Pierre-Emmanuel Moyse [*]
Bien que peu féru - ou ferré - en matière audiovisuelle n'ayant pas de tube cathodique (mais j'ai
Internet par contre, ce qui aux yeux de mes communs me ramène dans leur estime), j'ai assisté à moultes reprises à l'interprétation “théâtralo-rigolote” de “La Petite Vie”. Récemment cependant, et usant de la popularité de cette émission, certains ont vu le moyen de générer un singulier fructus en transformant “La Petite Vie” en “La Petite Vite, Réflexologie …afficher plus de contenu…
Une interprétation laxiste mènerait en principe à un précédent sauf à opiner en obiter.
C'est d'ailleurs sous cet angle que l'on peut lire l'arrêt du juge Côté. Il ne décide pas sur le visa de l'article 29 mais s'étend longuement dans l'exposé de la doctrine relative à la parodie. Il faut donc considérer qu'il pose les premiers termes d'une discussion sur la parodie et son jugement ressemble à une invitation adressée à la Cour d'appel. L'affaire “Avanti” n'est pourtant pas le cas le plus à propos pour ce genre d'exercice et l'invitation risque de prendre la forme d'un colis piégé.
C) La reconnaissance de la parodie en droit …afficher plus de contenu…
Appliqué au cas d'espèce qui nous est soumis et en considérant qu'il y ait reproduction d'une partie substantielle de l'oeuvre, “La Petite Vite” échouerait au premier niveau du test. Il est difficile de soutenir en effet que des coïts répétés, buts essentiels de la réalisation, puissent passer pour une critique de “La Petite Vie”. On associera cette réflexion au commentaire du professeur Françon qui rappelle que s'il est permis de déformer l'oeuvre parodiée, on ne peut jusqu'à un certain point lui nuire [53]. C'est une frontière certes difficile à cerner et laissée à l'appréciation du juge mais qui illustre un certain bon sens