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LECTURE ANALYTIQUE N° 4
Extrait étudié : Acte III, scène 8 (scène finale), de « PERDICAN. Orgueil, le plus fatal des conseillers humains… » jusqu’à la fin de la scène.
INTRODUCTION
Amorce : brefs rappels sur Musset, la pièce et le genre du drame romantique. Situation de l'extrait : Le passage à étudier est le dénouement de la pièce. À l'acte III, scène 7, Perdican réaffirme son intention d'épouser Rosette. Camille éprouve des regrets cuisants ; elle rappelle son cousin, mais ne parvient pas à lui dire qu’elle tient à lui. Au début de la scène 8, on la voit se jeter au pied de l’autel d’un oratoire (= chapelle). Elle pense trouver réconfort auprès de
Dieu, seulement il lui est impossible de prier: son amour pour Perdican a eu raison de sa vocation religieuse. Dans le bref monologue qui précède l'extrait à étudier, elle se lamente sur son sort : « Pourquoi suis-je si faible ? » C’est alors que Perdican, qui l'a suivie, paraît sur scène.
Problématique : en quoi ce dénouement est-il représentatif du drame romantique ?
I. UN DENOUEMENT SPECTACULAIRE
Comme la tragicomédie baroque, le drame romantique se plaît à susciter des émotions fortes ; scandé par une série de revirements inattendus, le dénouement expéditif d'On ne badine pas avec l'amour laisse le spectateur en « état de choc ».
a) De la déclaration d'amour...
Dans cette scène finale, les masques tombent : les deux héros, qui ont passé leur temps à se tromper l'un l'autre, s'avouent enfin leur amour (Perdican: « nous nous aimons »; Camille: « nous nous aimons » puis « je t'aime »). Noter l'importance des didascalies (la pièce en comporte peu) : Perdican prend
Camille dans ses bras et, répondant au voeu de la jeune fille (« laisse-moi le
sentir sur ton coeur »), la serre contre lui (attention au sens ancien d'embrasser = serrer dans ses bras). Ces effusions lyriques ont pour acmé (= point culminant) l'exclamation euphorique de Perdican: « Chère créature, tu es à