Le drame romantique
Le drame romantique a vécu une vingtaine d’années dans la première moitié du XIXe siècle. La jeunesse romantique est une jeunesse fougueuse, qui ne se sent pas à l’aise dans l’époque où elle vit. La jeunesse romantique est donc à la recherche d’actes héroïques. De même, elle refuse tout ce qui est cher aux classiques (refus du théâtre classique avec toutes ses règles et ses contraintes).
Les jeunes romantiques redécouvrent avec un plaisir certain le théâtre de Shakespeare (1564-1616) qu’ils prennent comme modèle. Shakespeare leur paraît moderne pour plusieurs raisons : il a écrit pour les « grands » (rois et courtisans) et pour le peuple : les personnages appartiennent à ce qu’on appelle aujourd’hui des milieux sociaux très différents. De plus, Shakespeare varie les genres, enfreint les unités spatio-temporelles, et aucun aspect de la nature humaine ne lui échappe.
1. Mélange des registres, des genres et des niveaux de langue
La diversité est le maître-mot du drame romantique. En rupture avec l'unité de ton respectée par les classiques, les nouveaux auteurs prônent le mélange des genres, des tonalités et des niveaux de langue, propre à exprimer la multiplicité et la richesse des personnages, des lieux, des situations et des sentiments. Une tragédie peut donc inclure du burlesque et une comédie du tragique. Niveaux de langue familier et recherché, registre grotesque et sublime, vers et prose sont juxtaposés en toute liberté, pour insuffler de la vie dans des pièces jusqu'alors trop affectées et guindées.
2. Fin de la règle des trois unités
Le drame romantique fait exploser le carcan des trois unités (action, lieu, temps) qui rigidifiait la tragédie classique et asphyxiait le génie du dramaturge sous une chape de plomb. Les personnages évoluent désormais dans des actions historiques non limitées par l'espace scénique et la durée du spectacle.
Dans le droit sillage des pièces de Shakespeare qui se jouent des unités