Le désir
Quelle est la vérité du désir ?
INTRODUCTION
Selon une étymologie qui n’est pas vraiment certaine, le désir renverrait au latin desideratio, terme lui-même formé à partir de sidus désignant une constellation d’étoiles. A l’origine, le terme aurait renvoyé à la nostalgie qui étreint celui qui cesse de contempler la splendide voûte céleste, ou le regret attaché au caractère inaccessible des étoiles, et à leur incomparable beauté. Le désir serait donc bien proche de désastre, éprouvé comme un manque douloureux et irrémédiable. Pourtant, force est de constater qu’aujourd’hui, dans la publicité notamment, le désir est extrêmement valorisé : peu importe l’objet considéré, le désir est mis en scène par les publicitaires et semble porter en lui-même comme une promesse de bonheur. D’où l’érotisation de certaines pubs pour des produits sans charge érotique naturelle, comme le café. On nous vend, non du café, mais bien du désir, parce qu’une vie sans désirs semble à la plupart d’entre nous vaine, ennuyeuse, privée de mouvement et donc de vie. Il y a là un paradoxe manifeste : faut-il désirer le désir ou au contraire le contrôler, voire le fuir ? Propre d’un homme conscient de ses manques et s’efforçant de les combler, faut-il lui laisser libre-cours, ou le brider ?
I – L’homme peut-il échapper au désir ?
A – La distinction désir/besoin
Nous avons coutume d’assimiler le désir au besoin, surtout lorsque le désir que nous éprouvons s’avère intense (j’ai besoin d’une console, d’une wii…). Mais ce faisant, il semble que nous faisions un usage illégitime du mot besoin. En effet, il ne peut y avoir de besoin au sens strict du terme, que lorsque l’affect éprouvé par le sujet correspond à un déséquilibre physiologique patent. Ainsi, on pourrait définir le besoin comme la traduction psychique d’un mouvement corporel : la faim ou besoin de manger, est ainsi ce qui traduit l’exigence du corps à être nourri. Ici, c’est le défaut nutritionnel qui