Le refus global
La seconde guerre mondiale a amené beaucoup de changements dans le secteur de la littérature et de la peinture au Québec. En effet, celle-ci a permis une certaine ouverture sur le monde qui a permis aux auteurs et aux artistes québécois de d’élever leurs statuts d’artistes bien que le clergé avait encore une grande emprise sur ceux-ci. C’est dans un Québec en plein changement qu’a vu le jour le manifeste longuement contesté et publié à de nombreuses reprises de Paul-Émile Borduas intitulé Le Refus global.[1]Publié à la librairie Henri Tranquille[2] , lieu sacré de livres interdits, Paul-Émile signe ce manifeste avec une quinzaine d’autres artistes dont Claude Gauvreau, Bruno Cormier et Françoise Sullivan.[3] Il s’agit ici d’un réel acte révolutionnaire de la part de ces artistes qui s’étaient donné comme objectif de « revendiquer la liberté d’être et de créer sans dieu »[4]. Cet acte collectif représenté sous forme de manuscrit remet en question le mode de vie bourgeois et représente le « document le plus provoquant ayant été écrit au Québec [5]». Leurs actes n’ont toutefois pas étés sans conséquences. Un réel besoin de libération est flagrant dans le manifeste dirigé par Paul-Émile Borduas. Dès sa parution, le manifeste est perçu comme un choc. Nul n’avait eu cet élan de courage dans toute l’histoire de la littérature québécoise. Le manifeste n’est toutefois pas uniquement composé de textes littéraires. Il est entrecoupé de reproductions d’oeuvres crées par des artistes ayant voulu faire parti de cet acte révolutionnaire. Soixante-dix ans après la première publication du Refus Global, son contenu demeure présent dans nos lectures institutionnelles. Nul doute que le manifeste dirigé par Borduas représente une fascination dans l’histoire du Québec. On ira même jusqu’à le caractériser comme « la plus haute affirmation de la mission de l’artiste et de l’intellectuel que nous ayons jamais encore entendu proférer par l’un des nôtres »[6].