Le repérage politique
1) Une notion venue de la cité grecque
Le terme politique a été forgé à partir de la racine grecque polis qui désigne la cité. À partir de la racine polis les Grecs de l’Antiquité ont forgé plusieurs termes. Le terme de Politia désigne le gouvernement en tant qu’organisation institutionnelle avec ses différentes assemblées, ses tribunaux, ses magistratures (ce qu’on appelle aujourd’hui les pouvoirs publics). Celui de Politiké désigne l’art du gouvernement, l’art de diriger une collectivité humaine et de commander à des hommes. Celui de Politika enfin (la politique), qui désigne les affaires publiques. Le politique c’est donc 1) des institutions d’autorité, 2) un savoir-faire, ce que les Grecs appelaient aussi une techné, 3) un type d’affaires particulier, les affaires publiques, par opposition aux affaires privées. Nous disposons-là des premiers critères qui permettent de cerner de façon grossière le domaine propre du politique. Il ne suffisent pas cependant, qu’on les considère chacun en particulier ou bien pris ensemble, à le définir de façon absolument universelle. À chacun de ces critères, il est en effet possible d’objecter leur caractère partiel.
1) Toutes les sociétés ne sont pas pourvues d’institutions poltiques, d’institutions spécialisées dans la vie politique. Certaines ignorent l’État, et quelques-unes d’entre elles, toute espèce de commandement politique en tant que tel. C’est le cas Ammassalimiut, une population Inuit, vivant dans le Grand Nord. Même là où existent des institutions politiques, leur degré de spécialisation est très variable. À Athènes, ce sont les citoyens eux-mêmes qui exercent directement le pouvoir politique. Il y a bien des institutions politiques comme l’assemblée du peuple ou les différentes magistratures, mais leurs fonctions sont exercées par des amateurs, des gens dont la politique n’est pas la profession. Dans les démocraties modernes à l’inverse, le degré de