Le tiers etat se proclament assemblée
En 1788 1789, la crise de l’ancien régime débouche sur une situation pré-révolutionnaire. Louis XVI convoque les Etats généraux pour sortir les finances royales de l’impasse. Les Français en profitent pour mettre en avant dans chaque assemblée locale leurs revendications et aspirations. Le 5 mai, les élus des trois ordres sont installés à Versailles ; ceux du Tiers état n’apprécient ni les vexations protocolaires ni l’absence de perspective réformatrice lors de la cérémonie d’ouverture. Lors de celle-ci, Necker affirme que le Roi "est inquiet". Il craint que le processus de rédaction des cahiers de doléances et celui d’élection de députés ne débouche sur des propositions réformatrices mettant l’ordre féodal en danger.
A l’aube de ces trois mois qui vont changer la France (le 17 juin, les députés du Tiers vont se proclamer Assemblée nationale ; le 14 juillet, la Bastille sera prise ; le 4 août, abolition des privilèges féodaux ; le 26 août, Déclaration des droits de l’homme et des citoyens), qu’espère le Roi ?
* que la noblesse et le clergé "se montrent disposés à renoncer à leurs privilèges pécuniaires" (c’est à dire à leurs exemptions d’impôt) dans un délai court pour ensuite renvoyer les députés chez eux
* que le vote par ordre soit maintenu durant les Etats afin de maintenir une majorité de deux contre un pour les classes privilégiées
* que le processus de mobilisation populaire pourra être bloqué durant ce laps de temps en utilisant la censure et la répression
B) La bataille décisive sur la liberté de la presse
L’option de fermeté choisie par le Roi et son Conseil est concrétisée par l’interdiction de tout périodique non autorisé et l’interdiction de tout compte rendu public des séances des Etats généraux.
Le 6 mai, Brissot publie une sorte de compte rendu de la cérémonie de la veille sous le titre N°1 ETATS GENERAUX De Versailles le 5 mai 1789. Un arrêt du Conseil d’état interdit toute espèce de journaux sans autorisation