les conditions de la production artistique
Formation et carrière artistiques
Aux XIV et XV siècles
En 1323, Jean de Jandun maitre ès arts de l’université de Paris consacre dans une louange dédiée à Paris, un long passage à l’éloge de l’habileté de ses artisans et fait la liste des métiers de la ville. Les peintres sont cités à côté des boulangers, des enlumineurs, des scribes et des relieurs sans aucune considération d’ordre artistique. Ce sont de bons et d’habiles artisans comme les autres.
L’organisation des métiers
A l’exception des musiciens, toutes les activités artistiques s’intègrent dans le cadre des métiers qui s’organisent au cours des trois derniers siècles du Moyen-Age. Appelés métiers, guildes, ou arti en Italie (pas de terme corporation dans la période médiévale). Ces groupements professionnels définissent le cadre de toute activité artisanale en France comme en Italie. Ils sont bien connus dès le XIIIe siècle grâce à leurs statuts. Les métiers ont pour vocation première de préserver les intérêts religieux des leurs en organisant leurs funérailles ; ils possèdent une caisse commune, la boîte alimentée par les cotisations des membres dont le produit est destiné aux malades, aux veuves ou aux orphelins de la profession. Puis il se double du souci de défendre les intérêts économiques de maîtres en édictant des règles strictes à l’exercice du métier : il s’agit de protéger les membres en leur assurant le monopole de l’activité en ville, de contrôler la production, sa qualité, son prix, de réglementer les heures de travail et les jours de congé pour interdire la profession aux étrangers, aux amateurs et de limiter la concurrence entre les ateliers. En Italie, les arti sont présents dans toutes les grandes capitales artistiques alors qu’en France un grand nombre de villes importantes comme Lyon ou Bordeaux ne possèdent pas de métiers organisés jusqu’à l’extrême fin du Moyen Age. En Toscane les