Les croisades
Introduction
En premier lieu et compte tenu du caractère pour le moins inattendu de l’exercice, il convient de ne pas considérer cette étude comme un exposé universitaire (certaines libertés le démontrent). En effet, il ne s’agit pas ici d’établir une simple vérité historique au risque de se voir désobligeant face à un réalisateur tel que Ridley Scott (Gladiator...) ou même d’un scénariste comme William Monahan (il est l’instigateur de l’épopée et médiéviste à ses heures perdues) mais bien d’articuler les différents mouvements du film à une réalité parfois distante.
Ce qui nous amène à notre second point : pointez mécaniquement les inepties historiques du film serait se tromper de débat. Il ne s’agit ici pas de jouer au « jeu des sept erreurs ». Non plus de revêtir la cape du messie venue dans un acte rédempteur réinstaurer le droit canon mais uniquement de comparer ce qui est comparable dans son ensemble par rapport notamment au fait historique. Encore une fois, «Kingdom of Heaven» n’est pas un documentaire d’Arte !
Bien évidemment, Ridley Scott n’est pas un historien objectif mais cela ne signifie pas pour autant qu’il ne s’en réclame pas. Les codes et impératifs hollywoodiens (coûts pour les investisseurs, traductions, délais, histoires d’amours, manichéismes politiques….) entrent bien souvent en contradiction avec le rigorisme qu’impose une étude historique. Nous le verrons tout au long de notre étude. Quelque soit les aberrations (datations erronées, politiques actuelles préservées, caricatures de certains personnages…), « nous devons rendre à César ce qui appartient à César ».
Ridley Scott a, autant que faire se peut, trouvé l’équilibre entre la thèse doctorale et le navet déplaisant. Il en résulte, si ce n’est une exactitude de l’échelle temporelle, la description d’une atmosphère, d’une époque autrement plus dense que l’on aurait pu le penser. En cela, le spectateur que je suis lui rend