Les fables
La Fontaine a longtemps écrit pour les enfants, notamment pour le dauphin qui était seulement âgé de sept ans à l’époque. Ainsi, on pourrait être amené à penser que la fable n’est qu’un divertissement puéril dépourvu d’esprit et de profondeur. Mais les fables qui constituent l’autre partie de son œuvre (à partir du livre VII) sont destinés à un public d’adultes et ont donc des visées différentes. Alors, on peut s’interroger sur la nature et la dimension que peuvent avoir les fables lorsqu’elles s’ancrent dans une époque, un mouvement et des valeurs. L’écriture de fables est-elle une activité qui a du sens avec par exemple, un intérêt littéraire ou morale ? La première partie sera axée sur l’efficacité de la fable et sa capacité à formuler les intentions de l’écrivain ainsi qu’à répondre aux attentes de lecteurs. La seconde partie montrera les limites des fables dans l’accomplissement d’un projet sérieux et utile.
La Fontaine s’exprimait sur l’apologue (la fable) et le décomposait en deux parties, « dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’âme. Le corps est la fable ; l’âme la moralité ». D’après cette citation, on peut extraire deux substances de l’écriture d’une fable : l’une est esthétique et l’autre est morale.
En effet, la fable permet à l’écrivain d’exercer son talent de poète. L’usage de vers en octosyllabe, de la rime et d’autres procédés littéraires attestent du souci de l’écrivain d’élaborer une œuvre (c’est ce qui la différencie des autres genres argumentatifs). Ce travail du style et de l’harmonie dans le verbe permet d’ouvrir la fable à d’autres formes et d’autres représentations artistiques telles que l’illustration de Gustave Doré des Obsèques de la lionne, celles de Chagall ou encore les gravures d’Henry LEMARIE. Enfin le projet théâtral de Robert WILSON à la comédie français met en scène les