Les FLeurs du Mal
Publié le 25 juin 1857, réédité dans des versions différentes en 1861, 1866 puis 1868, ce recueil est l’une des œuvres majeures de la poésie moderne. Ses quelque 150 pièces, empreintes d’une nouvelle esthétique où l'art poétique juxtapose une réalité souvent crue – voire triviale – à la beauté la plus ineffable, exerceront une influence considérable sur des poètes ultérieurs aussi éminents que Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et Stéphane Mallarmé.
La genèse du recueil reste mal connue.
Les plus anciennes pièces remontent vraisemblablement à 1841 (Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive et À une dame créole1). Un manuscrit soigneusement copié et relié, attesté par l'ami du poète Charles Asselineau, existait déjà en 1850. Cependant, on ignore quels poèmes il comptait publier dans diverses revues. Par exemple : À une dame créole, le 25 mai 1845 dans L'Artiste ; Le Vin de l’assassin, en 1848 dans L'Écho des Marchands de vin ; ou Lesbos, en 1850 dans une anthologie des Poètes de l'amour2… Le 1er juin 1855, 18 poèmes paraissent dans la Revue des deux Mondes sous le titre « Fleurs du Mal ». Le 20 avril 1857, 9 pièces sont publiées dans la Revue française
La publication des Fleurs du mal aura lieu par étapes. Pas moins de quatre éditions, à chaque fois différentes, se succéderont en l'espace d'onze ans, de 1857 à 1868 - année précédant la mort de l'auteur.
Le 4 février 1857, Baudelaire remet son manuscrit, contenant 100 poèmes, à l'éditeur Auguste Poulet-Malassis3, installé à Alençon. Tirée à 1 300 exemplaires, cette première édition est mise en vente le 25 juin. Ses « fleurs maladives » sont dédiées au poète Théophile Gautier4, qualifié par Baudelaire, dans sa dédicace, de « parfait magicien des lettres françaises » et « poète impeccable ».
Le 5 juillet 1857, dans le Figaro, un