Les français en catalogne en 1808
Après Tilsit, qui « avait causé en France une joie profonde » , Napoléon cru que la guerre sur terre était terminée et que le conflit qui ne l’opposait plus guère qu’à l’Angleterre, ne trouverait d’issue que sur mer. Comme il ne pouvait pas affronter la marine de guerre britannique, il décida d’appauvrir ce pays en coupant toutes ses relations commerciales avec le continent européen et de répondre au blocus maritime par un blocus continental. Il était maître de l’Europe dont il avait soumis tous les souverains à l’exception de celui d’Espagne, qui était son allié et du Prince Régent portugais qui était toujours inféodé à l’Angleterre malgré sa défaite de 1801.
La stratégie de Napoléon se trouva dominée par la servitude économique. Or si l’armée impériale avait pu lui permettre de dominer l’Europe militairement, la France n’était pas en mesure de la dominer économiquement car les routes maritimes échappaient à son contrôle. Vouloir bloquer le commerce britannique supposait donc de lui interdire tout accès à l’Europe continentale et donc d’en contrôler militairement les côtes. Pour accomplir un tel tour de force, Napoléon, parce qu’il était persuadé que la phase terrestre de la guerre était terminé crut qu’il pouvait réarticuler ses armées sans compromettre pour autant leur efficacité opérationnelle. Il pensait pouvoir former des troupes d’une valeur suffisante pour contrôler la péninsule ibérique sans dégarnir son dispositif d’occupation de l’Allemagne.
Pourtant, l’échec de Junot au Portugal et de Dupont en Espagne, semble bien montrer que cette nouvelle armée créer au début de 1808, malgré ses effectifs importants, n’était pas un outil adapté à la guerre économique qu’il voulait conduire. Et que d’autre part, en dispersant ses efforts, il ne pouvait pas faire face très longtemps à la guerre terrestre qui allait reprendre à partir de 1809.
Les troupes