Les mains libres
Engageant deux langages de manière indépendante et mêlée, Les Mains libres échappent à la volonté d’emprisonner la réalité entre la représentation picturale et une quelconque « traduction » poétique. Le rapport au monde proposé par les deux artistes, rapport qu’on ne pourra détacher de l’aventure surréaliste, joint la vision à la vue, l’imagination au réel, l’aura au détail. Dans cet hymne à la voyance qu’est le recueil, l’architecture, l’organisation et le dialogue entre les pages ne sont pas laissés au hasard : ils orchestrent une véritable partition chargée d’entraîner le lecteur sur la voie de l’inspiration poétique.
L’étude de l’œuvre, éclairée notamment par cette réflexion sur la contagion créatrice, devra attirer l’attention des élèves sur le contexte artistique et théorique des années d’immédiate avant-guerre. Elle ne manquera pas de s’ouvrir de manière plus générale à l’esthétique surréaliste, comme à son « dialogue des langages artistiques » au cœur du domaine d’étude.
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Propositions bibliographiques
• Textes de référence :
– Éluard (Paul), Les Mains libres, dans Œuvres complètes, Paris, Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade », 1984, t. I, appareil critique pp. 1503-1513.
– Éluard (Paul), Facile, photographies de Man Ray, Paris, GLM, 1935 [dans Œuvres complètes, Paris, Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade », 1984, t. I, pp. 457-466].
– Éluard (Paul), Donner à