"Les Mendiants" de Verhaeren
Dans ce poème intitulé "Les Mendiants" extrait du recueil Les campagnes hallucinées paru en 1893, il propose une vision collective de la misère à travers l'évocation d'un groupe de mendiants.
Il généralise, en propose une vision quasi universelle: article définis "les" et présent gnomique.
Comme Hugo il use du registre pathétique et confronte ces mendiants à des conditions climatiques difficiles comme en témoignent les expressions "quand le froid serre" "leur pain trempé de pluie" "Décembre" qui "s'acharne et mord". Chez ces deux poètes les mendiants sont des paysans.
Il recourt aussi à des hyperboles comme "immensément lassés" ou "Séchés de soif, troués de faim".
Il insiste aussi sur leur solitude.
Vie difficile: logis réduit à des "fossés" ou "les carrefours / Du vent et la pluie" + image du trou.
Comme Hugo il animalise ces mendiants : par leur logis + comparaison "se terrent comme des loups". Il s'agit de souligner l'inhumanité d'une telle existence.
Leurs vêtements comme chez les autre sauteurs sont miteux: ici redondances "leurs hardes et leurs loques".
Leur vie est un fardeau ce que suggère la comparaison avec les dos voutés.
L'insistance sur la tristesse, la lassitude et la monotonie (isotopie) présente ces mendiants comme des hommes en sursis, des morts-vivants. Ils sont présentés comme des martyrs. On peut presque voir dans ces mendiants une figure christique: marche solitaire et pénible sous les huées, rejet, image des croix.
Verhaeren veut insister sur le rejet, l'ostracisme dont ils sont victimes. Ces mendiants suscitent la peur:
- comparaison avec des épouvantails v 28
- assimilation avec l'angoisse et le mystère v 45
- anaphore v 5 et 20 de l'analogie "Les mendiants ont l'air de