Les Wendats du Quebec
Comme le montre cet ouvrage, qui couvre près de trois siècles d’histoire, les activités de subsistance des Wendats restent inscrites au cœur de leur identité. Cela est manifeste dans le cas de la chasse, dont l’importance s’accroît après l’installation dans la région de Québec, mais aussi à travers d’autres
activités, comme l’agriculture et l’artisanat, qui permettent aux
Wendats d’assurer non seulement leur survie, mais aussi leur prospérité après le choc de la destruction de la Huronie.
S’ils ont une connotation identitaire certaine, les changements qui ponctuent la vie économique des Wendats sont aussi largement influencés par les bouleversements qui touchent le territoire, la manière de se l’approprier, de l’occuper ou de l’utiliser. La migration forcée des rives de la baie Géorgienne jusqu’à Québec constitue à cet égard un moment fondateur. Elle propulse les Wendats dans un monde où le pouvoir colonial organise juridiquement l’espace, en régissant l’occupation et l’utilisation du sol. Ces contraintes, qui se font d’abord sentir dans la vallée du Saint-Laurent, s’étendront au XIXe siècle dans l’arrière-pays et déstructureront l’espace que les chasseurs wendats avaient pu y définir.
ALAIN BEAULIEU est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la question territoriale autochtone et professeur au Département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal.
STÉPHANIE BÉREAU est détentrice d’un doctorat en histoire et consultante en histoire autochtone.
JEAN TANGUAY est détenteur d’une maîtrise en histoire autochtone et chargé de recherche au Musée de la civilisation à Québec.
LES WENDATS DU QUÉBEC
L’établissement à Québec, en 1650, marque un tournant dans l’histoire des Wendats. Implantés au cœur de la colonie française, ils en subissent rapidement les influences, se convertissent à la religion catholique et adoptent plusieurs éléments de la culture de leurs voisins canadiens, avec qui ils
entretiennent