Liberalisme
Introduction
« Libéral » désignait, dans l’Antiquité, ce qui était digne d’occuper un homme libre. On parlait ainsi, à propos des médecins ou des avocats, de tous ceux qui n’exerçaient pas de métiers manuels, de professions libérales. Au Moyen Âge, les arts libéraux réunissent l’ensemble des disciplines intellectuelles fondamentales (grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, musique, géométrie, astronomie) complété, à l’époque classique, par ceux dans lesquels la conception intellectuelle et l’inspiration prédominent, tels que les beaux-arts. Enfin, dans la langue classique, un homme libéral est indulgent, tolérant, permissif et généreux.
Si le terme « libéralisme » n’apparaît qu’en 1823 dans le Dictionnaire universel de la langue française, le courant de pensée qu’il désigne est un peu plus ancien. Il s’est constitué, sans vraie unité, dans divers pays d’Europe à l’époque des Lumières. Tous les libéraux défendent en tout cas les mêmes principes de liberté et de responsabilité individuelle. Le libéralisme repose sur l’idée que chaque être humain possède des droits naturels, tels que la liberté de penser ou la propriété, qu’aucun pouvoir politique, religieux ou social ne peut violer. En conséquence, les libéraux veulent limiter, au profit du libre choix de chacun, les obligations imposées aux membres de la société par l’État ou par d’autres formes de pouvoir.
Si l’on en croit ses critiques, nombreux dans notre pays, le libéralisme serait aujourd’hui, et particulièrement depuis la chute du mur de Berlin, l’idéologie dominante du monde contemporain.
Souvent confondu avec la mondialisation, en partie d’ailleurs pour de bonnes raisons, ses effets sont voués aux gémonies par des hommes politiques qui consentent parfois, avec plus ou moins d’enthousiasme, à admettre leur qualité de libéral 1. Mais qu’est-ce exactement que la pensée libérale ?
Est-elle réellement la « pensée unique » contemporaine ?
LE