Lien formation emploi
Economie lorraine n° 242-243 (Décembre 2010) Note de Synthèse et Eléments clé Malgré la tertiarisation de l’économie et l’allongement de la durée des études ayant modifié le contenu des métiers et des qualifications nécessaires pour les exercer, quelques spécificités régionales subsistent, en lien avec le passé industriel : la part des ouvriers et donc des actifs en emploi diplômés d’un CAP ou d’un BEP est plus importante qu’en France. L’intensité du lien entre formation et emploi varie selon les secteurs d’activité et les métiers considérés : Relation plutôt lâche dans le commerce et les industries de process, où le recrutement est large et le personnel peu qualifié. A l’inverse, relation forte dans les domaines de la mécanique et du travail des métaux, recrutant sur des profils spécifiques, ou encore dans la santé, avec des parcours et un nombre de formés réglementés.
Une relation formation-emploi distendue n’est pas le signe d’un dysfonctionnement :
Dans les années 70-80 certains représentants de branches professionnelles espéraient que se tisse une relation adéquationniste entre formation et emploi, permettant d’ajuster mécaniquement le nombre et le profil des sortants au marché de l’emploi. Depuis, des travaux de recherche sont venus bousculer cette idée, évoquant même une relation souvent instable voire introuvable car dépendant de nombreux paramètres. La volonté des employeurs de recruter des profils variés, capables de s’adapter aux différentes évolutions des métiers conduit à observer que l’absence de correspondance formation-emploi est plus souvent la règle que l’exception. Dans ce contexte complexe, des outils spécifiques permettent de croiser des données d’observation permettant l’analyse, notamment : la nomenclature des Familles Professionnelles (FAP), la nomenclature interministérielle des spécialités de formation, l’enquête Emploi et le recensement de la population.