lucile
« mimesis », c’est-à-dire imitation de la vie. D’autre part, il procure des émotions fortes, nous vivons par procuration des situations impossibles à rencontrer dans nos vies réelles ordinaires, mais comme il présente aussi des émotions que nous sommes capables d’éprouver, ou d’imaginer, ou de comprendre, il est donc aussi « catharsis », c’est-à-dire qu’il est « purgation des passions », selon Aristote.
b) Les situations de pouvoir sont nombreuses dans la vie réelle, on l’a vu dans ce corpus aussi : des rois ou des tyrans face à leurs peuples, des maris face à des épouses, des pères face à leurs enfants. Quel sens peut donc prendre la représentation de ces pouvoirs ? Puisque le théâtre est un lieu où l’on va se détendre, ou s’instruire, ou se cultiver, ou se désennuyer, mais pas un lieu où l’on va voir la vie réelle, on est bien obligé de se poser la question de cette manière : il faut trouver ce qui peut être purement récréatif, ou occasion de divertissement sans importance intellectuelle profonde, et ce qui peut nous faire penser, nous faire prendre des décisions, nous faire remettre en question nos opinions.
c) On essaiera donc d’analyser d’abord dans quelles conditions la représentation du pouvoir peut être risible, et ce qui peut en découler : le simple amusement, l’indignation ; puis on essaiera de comprendre si le théâtre peut avoir une portée plus longue ou plus morale : la représentation des excès de pouvoir est peut-être un moyen de nous faire révolter, ou de nous ouvrir les yeux sur des réalités que nous ne savons pas décrypter alors même qu’elles nous sont coutumières. On arrivera peut-être alors à montrer une caractéristique importante du théâtre : sa polyvalence.