Jean-Pierre Grenier s’exprime ainsi dans une interview retranscrite par Cécile Philippe et Patrice Tourenne pour le livre Les Frères Jacques paru en 1981 aux éditions Balland5 : « La compagnie Grenier-Hussenot a été la première à naître en France à la Libération, la première donc à former une troupe permanente dans laquelle figuraient entre autres Yves Robert, Jacques Hilling, Marie Mergey etc. Nous avions un objectif précis : le rejet, la destruction de fausses valeurs d'avant-guerre. Nous souhaitions ridiculiser ce théâtre officiel, soit par un répertoire nouveau qu'il a fallu fabriquer, soit par la manière d'aborder les textes dits classiques. On sortait du Claudel grandiloquent, vous comprenez, les gens avaient besoin d'autre chose. Ce choix de la parodie a tout de suite trouvé un écho chez les jeunes dont on n'avait pas eu le temps de pervertir le goût. Nous avions un public fantastique de gens envahissants les salles (...) Il n'y avait pas encore de législation sévère sur la sécurité. Il y avait un contact extraordinaire avec les spectateurs : dialogues, échanges de courriers permanents. Pendant la guerre, personne ne pouvait s'exprimer. Tout le monde se méfiait de tout le monde. On ne parlait même pas sans arrière-pensée avec son meilleur ami. Alors le théâtre permettait de dire ce besoin d'amitié des autres. Et les comédiens venaient jouer pour le plaisir, pas pour rechercher forcément le volontariat. ».
Marc Chevalier accompagne alors la troupe à la guitare dans une pièce d’Yves Robert, Orion le tueur. Ce sera le début d'une passion pour la musique, l'humour, et les chanson de théâtre, de music-hall. Il fait alors la connaissance d'André Schlesser dans la pièce musicale « Les Gueux au Paradis », montée par Maurice Jacquemont3 qui devient le premier succès de la troupe7. Le courant passe tout de suite entre eux, et pendant la tournée qu'ils effectuent avec la troupe, ils s’amusent à chanter ensemble régulièrement.
Puis, Marc Chevalier, seul, revient à