Michelin
Pour gonfler ses ventes, Michelin jongle avec ses sous-marques. Une stratégie qui lui permet de conquérir de nouveaux marchés sans entamer sa notoriété Chaque minute, Michelin vend 300 pneus dans le monde. Mais seulement la moitié d'entre eux portent le nom de la célèbre marque ! Pour écouler les autres, la firme de Clermont-Ferrand avance masquée. Elle vend Liberator, Medalist ou Cavalier aux Etats-Unis, Siamtyre au Cambodge, Icollantas en Amérique latine, StomilOlsztyn en Pologne. Le Bibendum laisse parfois la place à un oiseau (Kormoran), un taureau (Taurus), un archer (Warrior), voire à un garçonnet en pyjama portant une bougie allumée (Fisk Tires). Encore plus surprenant : au moment où tous les industriels concentrent leurs efforts sur un portefeuille de marques de plus en plus resserré, Michelin trimballe les siennes d'un continent à l'autre. Le chinois Warrior va attaquer les Etats-Unis. Le japonais Riken se trouve depuis longtemps dans les magasins français de la chaîne Feu vert. Menée par une marque comme Michelin, cette stratégie semble défier toute logique. C'est tout le contraire. Elle a permis au clermontois de devenir enfin un grand d'Amérique. Elle se diffuse peu à peu en Europe et sert de base aux offensives en Amérique latine et en Chine. La face cachée de Bibendum constitue en fait son vecteur majeur de croissance depuis sept ans. Car quelle qu'en soit la marque, ces pneus sortent tous d'une des 80 usines de Michelin dans le monde. La leçon a été apprise aux Etats-Unis, à la dure. La reprise du français Kléber, dès 1985, avait en effet été réalisée sans la moindre intention marketing. A l'époque, Michelin ne pensait