Modèle d'analyse: Dom Juan
Exemple d’analyse rédigée
Dom Juan, figure légendaire de l’amour en Occident, ne cesse d’inspirer les plus grands créateurs. Il inspira Molière pour lui permettre de défendre sa moralité et pour mettre en garde les femmes contre les vils séducteurs. Dans l’acte I, scène 1 de la pièce Dom Juan, Sganarelle, le valet, trace un portrait peu élogieux de son maître. Il le présente, en effet, comme étant à la fois un être dépravé et un athée dangereux.
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Selon Sganarelle, Dom Juan, son maître, est un être dépravé, sans scrupules à l’égard des gens qui l’entourent. Son portrait le dit arriviste, prêt à toutes les actions pour arriver à ses fins, et infidèle à ses conquêtes. Pour convaincre Gusman, l’écuyer de la dernière épouse de Dom Juan, Sganarelle compare d’abord son maître «au plus grand scélérat que la terre ait jamais porté.» (l.2) Cette hyperbole souligne avec force l’ampleur de sa cruauté, car le valet n’y va pas de main morte. Il s’adresse aussi à son auditeur à l’impératif présent et souligne les actions que son maître est prêt à faire pour satisfaire ses désirs : «[…] crois qu’il aurait plus fait pour sa passion, et qu’avec elle il aurait encore épousé toi, son chien et son chat.» (6 à 8) L’absurdité de ce raisonnement, s’il déclenche le rire, laisse également entendre à quel point le maître n’a pas froid aux yeux pour atteindre ses objectifs. L’arrivisme de Dom Juan ne fait aucun doute, et son infidélité lui importe peu. Dom Juan multiplie les conquêtes : «dame, damoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid pour lui» (l. 9 à 11). L’énumération (l’accumulation) de ce passage prouve bien que les femmes sont interchangeables et qu’elles exercent toutes un égal attrait chez lui. Sganarelle va plus loin dans son portrait: il voit son maître tel un prédateur qui traque ses proies. Le champ