Mohanas
I. LA PERSONNE AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS
La vieillesse n’est qu’un mot
Et si nous commencions par une bonne nouvelle : les progrès dans l’hygiène de vie, de la médecine, l’amélioration des conditions de vie et des conditions de travail, dans l’alimentation, … font que nous sommes « vieux » de plus en plus tard. Et même à un âge « avancé », l’espérance de vie sans incapacité ne cesse d’augmenter. Il y a un recul de l’âge d’entrée en institution – qui reste encore plus subie que choisie. Mais alors, pourquoi ces bonnes nouvelles sont-elles systématiquement présentées comme de mauvaises nouvelles, c’est-à-dire en termes de poids pour la société, de coût financier ?… Il existe un âgisme (1) ambiant qu’il nous faut tenter d’expliquer car il fait obstacle à la reconnaissance de la personne âgée citoyenne.
Laurence HARDY
Socio-anthropologue, chargée de cours à l’Université Rennes 2, formatrice en IFSI et IRTS.
© D.R.
L’EXTRAORDINAIRE ALLONGEMENT DE LA VIE SE HEURTE AUX REPRÉSENTATIONS SOCIALES NÉGATIVES DE LA PERSONNE ÂGÉE
L’allongement de la vie est un privilège de nos pays occidentaux, et ce d’autant plus que les personnes qui avancent en âge sont en bonne santé. Car l’allongement de la vie s’accompagne d’une augmentation de l’espérance de vie en bonne santé. Il existe donc un décalage entre les représentations sociales plutôt négatives de la vieillesse et la réalité sociale. Car nous ne passons pas nécessairement par la case « dépendance ». Oui, c’est historique, et l’effet de nombre est une donnée récente au plan de l’histoire démographique ; « l’espérance de vie a autant gagné en un siècle qu’au cours des cinq mille ans précédents ».
« PERSONNES ÂGÉES » NE RIME PAS AVEC DÉPENDANCE… OU L’AMBIVALENCE
DE LA DÉPENDANCE
Le terme de « dépendance » relève d’un vocabulaire qui provient de médecins gériatres. Ils désignent ainsi les déficiences physiques des personnes âgées. Ils ont ensuite objectivé