Au Maroc, la nouvelle constitution de Juillet 2011 a constitué un grand pas dans l’approfondissement de la démocratie. Elle a permis une évolution en douceur vers la monarchie parlementaire. L’ancrage de la monarchie dans l’histoire, la spécificité du régime politique marocain basée sur la Beïa, la démocratisation progressive des institutions étatiques depuis l’indépendance, les multiples révisions constitutionnelles, l’élargissement de l’espace des libertés, le renforcement des droits de l’Homme et le rôle de plus en plus accru des partis politiques sur l’échiquier national, ont contribué à façonner le système politique actuel en lui conférant une certaine particularité. La nouvelle constitution définit dans son premier article le régime marocain comme étant «(…) une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale». Le Roi, selon l’article 42, est chef d’Etat et son représentant suprême. A ce titre, il exerce un certain nombre de pouvoirs qui lui sont dévolus par la constitution. Utile est de rappeler que le roi est le symbole de l’unité nationale et le garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat. Il est aussi Arbitre suprême entre les institutions et veille à la protection du choix démocratique. Par ailleurs, l’article 47 confère au Roi le pouvoir de nommer «(…) le Chef du Gouvernement au sein du parti arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats».
La monarchie parlementaire marocaine, à l’instar des autres monarchies parlementaires, a ses propres caractéristiques qui ont trait à l’histoire, au système des partis politiques mais aussi au degré de développement politique et économique du pays et au rapport des forces entre les acteurs politiques. Oublier ces paramètres, c’est commettre une erreur de méthodologie et d’analyse. Un régime politique, quel que soit le degré de son perfectionnisme, ne peut s’exporter hors de ses frontières. Il est avant tout le produit de