Nelligan
l’article défini (La Passante) fait, toujours sans la nommer, un pas vers la caractérisation, le familier et le spécifique
La Passante est, par définition, une femme en mouvement, auquel elle est vouée par choix ou par décret de la Providence: juive errante qui va son chemin, généralement dans le crépusculeIl s’agit toujours de peindre le passage, ce qu’autorisent la brièveté obligatoire et le caractère fugitif de la rencontre. Ainsi, à mi-chemin de la réalité et de l’allégorie, la Passante pourrait devenir à l’occasion figure du Temps et du fatal écoulement des choses. “Passante de ma vie” (Spiess) ou Passante de ma jeunesse (Nelligan) dans un parallélisme plus appuyé (“Ma jeunesse est pareille à la pauvre passante”). Ce que cette Passante pauvre perd en mystère en s’apprivoisant un instant, elle le regagne en profondeur par la méditation qu’elle suscite chez le
Passant.Elle est parfois tragique. « La passante » mystérieuse du poète canadien Emile Nelligan, revêt le même sens métaphorique que celle de Nerval, mais annonce d’emblée la couleur ou, plutôt, le deuil de son état
A- Un décor hostile à la rencontre : la rue- allitération en [r], personnification de la rue.- encadrement du poète : chiasme sonore-B- Une rencontre tel un coup de foudre- 2 unités de sens quatrains puis tercets- 1er tercet : aussitôt produite, rencontre appartient déjà au passé.- Champ lexical du fugitif- Une femme majestueuse, noble : on perçoit d’abord silhouète puis mouvement.