Oberman
EXPLICATION LINEAIRE DE LA LETTRE XVIII page 116 GF
PRESENTATION DE SENANCOUR
Pour George Sand et Sainte-Beuve, Oberman est l’emblème du mal du siècle. Cf observation de « l’éditeur » Senancour, car fait passer roman pour vrai : y indique chose suivante « on verra dans ces lettres l’expression d’un homme qui sent, et non d’un homme qui travaille ». Et plus loin, « on y trouvera des descriptions ; de celles qui servent à mieux faire entendre les choses naturelles, et à donner des lumières, peut-être trop négligées sur les rapports de l’homme avec ce qu’il appelle l’inanimé. On y trouvera des passions ; mais celles d’un homme qui était né pour recevoir ce qu’elles promettent, et non pour n’avoir point une passion ; pour tout employer, et pour n’avoir qu’une seule fin. On y trouvera de l’amour : mais l’amour senti d’une manière qui peut-être n’avait pas été dite. On y trouvera des longueurs : elles peuvent être dans la nature ; le cœur est rarement précis, il n’est point dialecticien. On y trouvera des répétitions : mais si les choses sont bonnes, pourquoi éviter soigneusement d’y revenir ? […] On y trouvera des contradictions, du moins ce qu’on nomme ainsi. Mais pourquoi serait-on choqué de voir, dans des matières incertaines, le pour et le contre dits par le même homme ? […]
Pour George Sand, dans préface à une édition de 1840 : le mal d’Oberman n’est jamais qu’une étape que d’autres héros, plus énergiques et plus expérimentés que lui, sont appelés à dépasser, pour connaître des souffrances inédites et aller plus loin dans l’épreuve, non plus du doute mais de la désillusion.
Lettres sur durée de 10 ans dans le roman
INTRODUCTION
Cet extrait de la lettre XVIII datée du 18 août d’ouvre sur un état profond de dysphorie. Une lettre qui plonge le lecteur dans l’univers de la mélancolie, de la tristesse. Un passage fondamental qui se donne comme le point culminant du journal d’Oberman : psychologie, métaphysique et philosophie de