Peine de mort
C'est un Napoléon III sincèrement amoureux qui épousa, le 29 janvier 1853, Eugénie de Palafox, comtesse de Teba. Le mariage se fit en dépit de l'opposition de la famille Bonaparte et d'une partie de ses ministres. Cette hostilité, particulièrement celle de la princesse Mathilde et du prince Napoléon, fit du tort à la dynastie impériale, tant pendant la vie de Napoléon III qu'après sa mort.
L'Impératrice Eugénie écoutant "En partant pour la Syrie" composée par la Reine Hortense, mère de Napoléon III et hymne du Second Empire
Ce mariage était un mariage d'amour... Dans la proclamation qu'il adressa aux français, Napoléon III s'enorgueillit de ne devoir son bonheur conjugal qu'à l'élan de son coeur. Cela lui valut de nouvelles sympathies et un nombre croissant de fidèles.
L'Impératrice Eugénie ne fut jamais complètement acceptée par les français, même si elle symbolisa la grace et la majesté. Elle restera "l'Espagnole", comme jadis on parla de "l'Autrichienne" en désignant Marie-Antoinette. Néanmoins, on dira d'elle qu'elle fut la parure du régime et l'une des plus belles femmes du Second Empire. Elégante, elle est à l'origine du succès de Guerlain, Vuitton, Worth...
En Europe, il y eut aussi un mouvement de surprise, et les mauvaises langues propagèrent des ragots de toutes sortes. Une exception néanmoins et de taille : la reine Victoria, qui refusa d'abonder dans ce sens. Après leur première rencontre en 1855, les deux femmes se lièrent d'une sincère et profonde amitié que seule la disparition de la reine Victoria rompit en 1901.
Gravure de l'Impératrice Eugénie
L'Impératrice a souffert dès son mariage d'une véritable légende noire : on l'accusait d'être étrangère, intrigante, ambitieuse et bigote, et aujourd'hui, elle continue à être condamnée. Ainsi, on la tient pour responsable de ce qui s'est passé en 1870. On prétend indûment qu'elle se serait écriée : « C'est ma guerre ! » Enfin, la calomnie la plus odieuse