Je pulvérise ma prof de maths sans le faire exprès Croyez-moi, je n'ai jamais souhaité être un sang-mêlé. Si vous lisez ces lignes parce que vous soupçonnez en être un, vous aussi, écoutez mon conseil : refermez ce livre immédiatement. Prenez pour argent comptant le mensonge que vos parents vous ont raconté sur votre naissance et tentez de mener une vie normale. Une vie de sang-mêlé, c'est dangereux. C'est angoissant. Et, le plus souvent, ça se termine par une mort abominable et douloureuse. Si vous êtes un gamin normal qui avez ouvert ce livre en pensant qu'il s'agissait d'une œuvre de fiction, parfait. Poursuivez votre lecture. Je vous envie de pouvoir croire que rien de toute cette histoire n'est jamais arrivé. Mais si vous vous reconnaissez dans ces pages - si vous sentez quelque chose remuer en vous - arrêtez tout de suite de lire. Il se pourrait que vous soyez des nôtres. Or dès l'instant où vous le saurez, il ne leur faudra pas longtemps pour le percevoir, eux aussi, et se lancer à vos trousses. Je vous aurai prévenu, ne dites pas le contraire. Je m'appelle Percy Jackson. Il y a quelques mois encore, j'étais pensionnaire à l'Institut Yancy, une boîte privée pour enfants à problèmes qui se trouve dans le nord de l'État de New Y ork. Suis-je un enfant à problèmes ? Oui. C'est une façon de le dire. Je pourrais en donner comme preuve n'importe quel moment de ma brève et pitoyable existence, mais c'est en mai dernier que les choses se sont vraiment gâtées, lorsque notre classe de sixième est partie à New Y dans le cadre d'une sortie éducative : vingt-huit gamins perturbés et deux ork professeurs dans un car scolaire jaune, tous en route pour le musée des Beaux-Arts, département des antiquités grecques et romaines. Je sais : ça ressemble énormément à un supplice. Comme la plupart des sorties éducatives de Yancy. Seulement c'était M. Brunner, notre prof de latin, qui encadrait l'excursion, et cela me rendait optimiste. M. Brunner était un quinquagénaire en