Peut-on concevoir une liberté sans loi ?
Nous pourrions supposer que, comme l’a dit Voltaire, « La liberté consiste à ne dépendre que des lois » autrement dit, sans loi nous ne pouvons admettre de liberté. Ors la loi ne limite t’elle pas notre propre pouvoir d’action, de « faire ce qu’il nous plait ». Si autrefois la liberté (du latin liber) était un statut social, une condition de l’homme libre qui n’est ni esclave ni prisonnier, elle est de nos jours une valeur, un concept, que l’Homme exige et admet. Nous pourrions alors nous demander si il est possible, dans un monde tel que le notre, d’admettre l’existence d’une liberté sans la loi ? Nous verrons ainsi qu’il est possible de concevoir une liberté sans loi mais qu’il est très difficile de l’appliquer à nos sociétés actuelles. Enfin nous synthétiserons en nous demandant si la loi amène obligatoirement la liberté.
Lorsque l’on demande « peut-on concevoir » cela signifie « est-il possible d’imaginer, d’admettre ». L’état de liberté, lui, se définie par le fait « de ne pas être empêcher de faire ce que l’on veut », non pas « faire ce que l’on veut » mais « ne pas être empêcher de ». La loi, elle désigne une règle juridique, impersonnelle, ou suprême, que l’on ne doit enfreindre.
Pour Raymond Aron, « La seule liberté fondamentale est celle de ne pas être empêché de ». Même si nous pourrions admettre d’autres liberté, selon le philosophe seul avoir le pouvoir de « ne pas être empêché de » est gage de liberté, ici dite fondamentale (base de toutes autres libertés existantes). Etre libre revient alors à dire être dépourvu de toute contrainte, que ce soit étrangère ou extérieur. Ainsi la loi devient un frein à sa possibilité d’agir selon son libre arbitre. En effet la loi « empêche » inévitablement de. Si nous prenons l’exemple du décret du 15 novembre 2006, qui interdit formellement l’usage du tabac dans tout lieu public, cette loi est une entrave à la liberté d’action de l’Homme. Sa liberté de, par