Peut on désir sans souffrir ?
Le désir est une tendance qui espère combler un vide ressentit par l’âme dans le corps : il s’agit de souhaiter posséder quelque chose qu’on ne possède pas et qui nous manque. Le manque peut être très ardu, c’est ainsi que la notion de souffrance est souvent accolée à celle du désir. Cependant, si l’on se pose la question « peut-on désirer sans souffrir », c’est qu’il se peut que la réponse soit négative. La souffrance est par définition l’opposé du bonheur ou de la tranquillité. Est-il alors possible d’être à la fois un être désirant et un être heureux ? Le désir peut-il être dissocier de la souffrance, et si oui, par quels moyens ? Cette question du rapport entre le désir et la souffrance est très importante car elle repose sur plusieurs paradoxes ; l’un d’eux serait de savoir comment l’homme peut aspirer à ce qu’il désire le plus, c’est-à-dire le bonheur, la paix de l’âme ou encore l’absence de troubles, si il est par essence un être de désir et si le désir est justement manque et douleur ? Nous tenterons d’apporter une réponse au problème posé en nous demandant : qu’est ce que le désir ? Est-il possible et bénéfique de le maîtriser ? Comment ôter de sa définition la notion de souffrance ?
PREMIERE PARTIE
Penser désir, c’est penser manque, donc souffrance. L’essence du désir est le manque. On désire ce que l’on ne possède pas. Par exemple, désirer boire, c’est avoir soif, et avoir soif est la conséquence d’une déshydratation et donc d’un manque d’eau. Bien que très simplifié, ce schéma s’avère vrai dans de nombreuses situations dans lesquelles intervient le désir. Pour faire naître un désir, une envie, il faut qu’il y ait la représentation d’un manque. L’individu qui désire doit avoir en lui la croyance que l’objet de son désir est l’incarnation de ses attentes. L’objet de ses désirs, ici boire, doit avoir pour fin d’épancher sa soif. Plus la croyance est vive et plus le désir est vif, ce qui paraît logique : plus il a soif et plus il veut