Peut-on parler d'une disparition de la classe ouvriere
L’ouvrage s’inscrit dans une longue durée dont la science politique n’est pas nécessairement coutumière. La séquence retenue, qui s’étend des années vingt aux années soixante-dix, est bornée par l’émergence d’un parti qui a participé « à la formation tardive puis à l’homogénéisation de la classe ouvrière » et par la crise industrielle qui, quelque cinquante ans plus tard, détruit les bastions industriels nés au début des années vingt et contribue puissamment à l’affaissement de l’organisation communiste. Une approche diachronique de cette séquence conduirait à se focaliser sur ces moments intégrateurs de pratiques demeurées jusqu’alors éclatées qu’ont été le Front populaire et la Libération. L’auteur privilégie cet apogée de l’ouvriérisation qu’ont été les décennies 1950-1970 mais se refuse à périodiser de la sorte et retient la séquence des années vingt aux années soixante dix et expose l’unité au regard de l’histoire sociale de la classe ouvrière. S’en suit une phase de l’histoire où les ouvriers de la métallurgie constituent le « groupe central » et durant laquelle le Parti communiste est un agent majeur de la promotion des milieux ouvriers. Avant que ne s’opère un