Peut-on reprocher à l’art d’être inutile ?
(Ceci n’est pas un corrigé modèle, mais un exemple d’une dissertation possible sur le sujet posé. Le texte n’est pas intégralement rédigé).
Comment l’art nous apparaît-il ? quand ? Pour la plupart d’entre nous, aujourd’hui, sans doute à nos moments de loisir, lorsque nous nous distrayons des fatigues du travail, lorsque nous cherchons à nous libérer, pour un temps de repos, des contraintes que la vie sociale fait peser sur nous. C’est alors que nous pouvons ressentir à la fois la nécessité et le luxe que représente l’art. L’art est utile à notre divertissement, sans doute. Mais le divertissement est-il vraiment utile ? La question est plus difficile qu’il y paraît au premier abord. Sans le repos qu’il procure, comment pourrions-nous continuer à travailler ? Mais si nous nous divertissons en pensant à son utilité pour le travail, nous sombrons dans l’ennui, tellement cela nous semble absurde. L’art, sans doute, peut nous faire oublier ce cercle. D’autres fins pourraient lui être assignées : éduquer agréablement, ouvrir l’esprit, embellir l’environnement etc.. Autant de critères possibles pour adresser reproche d’inutilité, non pas à l’art en général, mais à ces œuvres, ou à ces artistes qui exposent d’étranges objets dont on ne comprend ni le sens, ni la fonction, et qui grèvent les finances publiques, et enlaidissent le paysage urbain.
Mais là n’est pas le problème : nous vivons dans un pays libre, et la liberté publique se reconnaît aussi à la liberté laissée aux artistes de créer selon leur imagination ! Au diable donc ces considérations mesquines qui laissent apercevoir le nez du commissaire politique qui voudrait embrigader l’art dans les bataillons de son idéologie préférée ! Reprocher à l’art d’être inutile, c’est déjà vouloir l’instrumentaliser, c’est-à-dire le soumettre à une fin extrinsèque, ne pas faire droit à ce qu’il est en lui-même et pour lui-même. Tel est en effet le sens premier de « utile » :