Philo le devoit
Nietzsche affirmait : « Nos devoirs, ce sont les droits que les autres ont sur nous. » Cela implique que mon devoir est une contrainte exercée par les autres, c’est une force extérieure qui m’empêche l’action volontaire. Le devoir est-il réellement une contrainte qui m’est extérieure ? Si c’est le cas, on peut alors se demander qui est autorisé à me dire « Tu dois », c’est à dire qui a le droit de me dicter mon devoir. Le droit est ce qui est légitime ou légal, ce qui est permis par des règles non écrites, le droit naturel (l’ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l’espèce humaine), ou par des règles codifiées, le droit positif (l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée). « Le droit est une création de la société, qui détermine comment elle entend vivre afin de réaliser le bien commun ». Le devoir peut tout d’abord être considéré comme une obligation juridique, c’est-à-dire comme un lien juridique par lequel une personne est tenue d’accomplir certaines prestations à l’égard d’une autre personne ou d’une autorité constituée. C’est une obligation externe et donc une contrainte. Mais ici, nous considérerons le devoir moral, interne au sujet, mais qui énonce ce que tout homme, quelles que soient ses particularités, doit faire. La morale est l’ensemble des règles de conduite concernant les actions permises ou défendues, tenues pour universellement et inconditionnellement valables. Si le devoir, en tant qu’obligation morale, est interne au sujet, qui, en dehors de ma propre personne, est autorisé à me dire « Tu dois » ? Si je suis le seul à décider de ce que je dois faire, est-ce que je ne risque pas de faire une erreur de jugement ? Suis-je apte à distinguer seul ce qui est moral et à agir en conséquence, sans contraintes externes ? Nous verrons dans un premier temps que faire son