Philosophie henri bergson
Explication de texte, Henri Bergson.
1ère partie.
On conclut immédiatement de ces deux premières phrases que la spontanéité d'une action suppose la conscience tandis que l'action automatique implique sa disparition. Cependant le verbe cesser ne nous met pas en présence de deux types d'actions mais d'un passage continu, graduel entre ces deux actions. Que signifie ce passage ? L'action est spontanée lorsqu'elle émane de nous-mêmes, lorsque nous en sommes l'auteur, la cause immédiate. L'action est automatique lorsqu'elle s'accomplit d'elle-même, lorsque l'auteur ne maîtrise ni la cause ni le déroulement des opérations. Ces deux termes conduisent aux couples d'opposés : conscient (sujet de la pensée, de l'action), inconscient (l'agent est soumis à autre chose qu'à lui-même), liberté, volonté (le sujet est cause de l'action) et nécessité (enchaînement de causes et d'effets sans agent).
Ces couples d'opposés ou plutôt le passage d'un terme à l'autre, est révélé par l’intermédiaire d'un exemple. L’apprentissage d'un exercice : le passage s'exprime ici par la durée : en effet, les termes" nous commençons" " puis à mesure que" nous font vivre les modifications de nos états de conscience dans la durée.
« Nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous, parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix» : l'apprentissage d'un exercice suppose en effet une suite de mouvements (mouvement des yeux dans l'apprentissage d'une leçon, du corps dans celui de manger ou de marcher pour un entant) qui doivent se coordonner ou s’enchaîner entre eux, donnant lieu parfois à des liaisons complexes : entre les pédales, la vue, le rétroviseur etc., pour l'apprentissage de la conduite. Ici, la conscience est non seulement présente (nous avons conscience de nous-mêmes et de ce que nous faisons), mais active (elle doit choisir, décider).
Si ceci marque la première situation