Philosophie
Ces poètes, tel Marie-Hortense Lacroix avec son poème « Dialogue entre mon Papa et sa voiture » nous dépeint le monde par des descriptions réalistes « Hein bon euh hein bon
Alléchuipresséchuipessé…. bidule truc bougie machin Alorskesketakivapa… » ou Francis Ponge dans « Le mollusque » avec des explications presque scientifiques : « Ce n’est à vrai dire qu’un muscle » ou encore « Mais parfois un autre être vient violer ce tombeau, lorsqu’il est bien fait, et s’y fixer à la place du constructeur défunt.
C’est le cas du pagure. ».
Même au Moyen-Age, la poésie réaliste existait.
« Je n’ai jamais eu contre vous
Ni dédain ni antipathie, et je n’en veux pas avoir
Non plus que trop grand amour, ou trop grande haine
Et je ne veux pas connaître vos sentiments profonds… »
Ces vers écrits par Alain Chartier dans « La Belle Dame sans mercy » datent de 1424 et sont d’une étonnante modernité !
Tous ces poètes réalistes ne mentent pas mais il manque le lyrisme à cette prose. Cette façon d’écrire ne nous permet pas de nous élever, ne nous donne pas les clefs d’une autre vision du monde ou des sentiments.
Car, n’est-ce pas finalement ce que l’on demande aux poètes ?
Lorsque Baudelaire écrit que « La forêt est un temple », il ouvre tout de suite la porte de l’imaginaire, de la magie du mot. Tout se transforme d’un coup, son langage est tout en concision mais il nous fait mieux « voir », comprendre et ressentir les sentiments et les idées qu’il a grâce à son écriture et nous y fait adhérer.
Pour mieux nous faire saisir l’élan de vie qui le guide, le poète n’hésite pas à exagérer ses mots sinon cela lui semble trop « tiède », trop terre à terre.
C’est un être d’