Pourquoi le général de gaulle a-t-il voulu que les français élisent directement leur chef d’etat ?
Lors du Discours de Bayeux énoncé le16 juin 1946, le Général De Gaulle exposait déjà l’idée selon laquelle le pouvoir exécutif ne devait émaner de l’organe législatif, certains politiques comme Léon Blum affirmaient alors que pour donner pleine cohérence au contre projet du Général De Gaulle, le Président de la République devrait être élu au suffrage universel direct. Pourtant, lors de l’écriture de la Constitution, il est encore trop tôt pour introduire l’élection du Président de la République au suffrage universel, surtout face à des hommes politiques profondément parlementaristes qui ne manquent de rappeler que cette dernière a conduit, il y a moins d’un siècle, à l’instauration d’une dictature. Ainsi lors de sa promulgation le 4 octobre 1958, la Constitution proclame par les articles 6 et 7 que l’élection du Président se fera par le vote d’un collège électoral plus large que le Parlement - première victoire – composé outre les membres des deux assemblées, des représentants des collectivités territoriales et de l’Outre-mer soit en tout près de 800 000 électeurs. Le seul scrutin de la sorte porte à la présidence, le 21 décembre 1958, le Général de Gaulle qui, avec 77,5% des suffrages exprimés, devient Président sans que soit nécessaire un second tour. Pourtant ce dernier va choisir dès 1962, de réformer le système en proposant, au moyen d’un référendum, l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, projet qui aboutira le 28 octobre 1962, par la victoire du « oui » à 62% des suffrages exprimés. Alors pourquoi le Général De Gaulle a-t-il voulu que les français élisent directement leur Chef d’Etat ? Ici, il ne s’agit pas de se questionner directement sur les conséquences de ce suffrage - même si, par la clairvoyance de de Gaulle, certaines sont mises en lumière - mais bel et bien sur la pensée de l’homme : quelqu’un