Qu'est-ce qu'un citoyen ?
Le ''citoyen'' est né en Grèce il y a plus de 2500 ans avec l'avènement de la démocratie dans laquelle il participe nécessairement aux décisions communes.
En s'interrogeant sur le citoyen, cela nous amène à restreindre cette notion à une partie du peuple et donc exclure certaine personnes de cette dénomination. En apparence, il semble paradoxal que la cité qui a pour but de fédérer, exclue certains individus de la citoyenneté. Or en fédérant des individus sous des institutions communes automatiquement cela conduit à définir les critères pour pouvoir accéder à cette fédération et ceux qui ne les remplissent pas en sont exclus.
En quoi le citoyen se différencie-t-il de l'individu ou de l'homme ? Étymologiquement, le citoyen est celui qui participe à la cité gouvernée par des lois, tandis que l'individu, lui est indivisible et seulement soumis à lui même.
Ne pourrait-on pas envisager que l'homme soit par nature un citoyen ? L'accès à la citoyenneté par la condition de nature semble restrictive, la citoyenneté ne pouvant se réduire au seul exercice d'une activité civique.(I) Bien plus, la soumission au contrat social, au pacte ne serait-elle pas l'intermédiaire faisant accéder les hommes à la citoyenneté ? En ce sens le citoyen ne deviendrait-il pas une simple unité numérique appartenant à un grand ensemble dont il tire son existence ?(II) Enfin comment alors concilier les exigences des hommes, les aspirations individuelles du citoyen et les contraintes de la cité ? (III)
I) L'homme est par nature un citoyen Aristote affirme que l'homme est par nature un citoyen dans Les Politiques lorsqu'il dit l'homme «est un animal politique». Selon lui, « être citoyen c'est avant tout participer à la vie publique et à l'exercice politique ». Ce rapport à la politique s'effectue dans l'espace public, lieu où la parole est confrontée à l'action, c'est à dire que les hommes se rencontrent directement et les