On trouve les développements hégéliens sur la liberté dans la " Phénoménologie de l'esprit " et dans les " Principes de la philosophie du droit ", essentiellement. L'approche hégélienne est bien sûr une approche dialectique : la liberté authentique n'est jamais immédiatement donnée, mais elle doit se construire, elle obéit à un long processus par lequel peu à peu elle se réalise au terme d'étapes successives où elle s'affirme d'abord immédiatement, puis se nie, puis dépasse cette négation. Voilà pour la méthode. Quant au fond, il faut distinguer plusieurs degrés de liberté, il y a la liberté individuelle et il y a la liberté d'un peuple. Du point de vue individuel, la liberté doit toujours s'édifier à partir de la liberté d'autrui et nous vous renvoyons à la dialectique du maître et de l'esclave telle que Hegel l'expose : le maître est celui qui a voulu prouver à l'esclave et à lui-même qu'il n'était pas qu'un animal en poussant les autres à la lutte pour montrer qu'il n'a pas peur de la mort. Au terme du combat, le futur esclave décide de remettre sa liberté au maître en échange de la vie. Mais l'esclave par son travail va apprendre à nier la nature et à discipliner ses besoins et il va se réaliser en tant qu'être de liberté par un travail de négation de soi et de ce qui l'entour. L'idée de Hegel est toujours que la liberté doit se réaliser, doit se traduire par des actes. Il en va de même pour la liberté du peuple : Hegel dénonce la liberté abstraite des théoriciens du contrat social (Rousseau, Locke, etc). Pour lui, la liberté n'est pas un simple bien qu'il faudrait proclamer dans une Déclaration. La liberté renvoie au contraire à toutes les institutions, toutes les valeurs, toutes les pratiques qu'un peuple se donne et réalise dans l'histoire. Vous voyez donc que la liberté est toujours à construire, elle implique un effort, une quête qui parfois peut-être