Quels facteurs sont responsables de l'état endémique du cholera au Bangladesh et de la réémergence au Pérou?
I. Concepts généraux
Le choléra est une infection intestinale aigüe transmise par la bactérie Vibrio cholerae, à l’homme (Faruque et al, 1998).
1. Caractéristiques générales de Vibrio cholerae
Appelée aussi vibrion cholérique, cette bactérie est un bacille incurvé gram négatif et vit généralement en aérobie mais survit en anaérobie. Elle est asporogène et capable de métabolisme respiratoire et fermentatif (Faruque et al, 1998). V. cholerae est mobile, elle possède un flagelle à une de ses extrémités polaires.
Afin de distinguer les souches causant l'épidémie de choléra, on utilise l’antigène somatique O. Ainsi, 200 sérogroupes sont connus (Charles and Ryan, 2011). La quasi-totalité de ses souches ne sont pas virulentes. Seul le sérogroupe O1 était connu comme responsable des épidémies, il se divise principalement en sérotypes Ogawa et Inaba. Ces sérotypes peuvent être distingués en deux biotypes, classique et El Tor (Sakajaki, 1970). Certaines souches non-O1 sont capables de produire des toxines mais elles n’ont jamais été responsables d’épidémies, plutôt de cas sporadiques de la maladie (Osei, 2012). Cependant, plus récemment au Bengale, une nouvelle souche O139 s’est révélée être virulente (Shimada et al, 1993).
2. Effets sur l’homme
L’homme est le réservoir hôte du choléra en période épidémique. L'infection au choléra se fait principalement par ingestion d'eau ou d'aliments contaminés (Kelly, 2001). Environ 102-103 cellules sont suffisantes pour provoquer une diarrhée sévère et une déshydration (Osei et al, 2012). Après incorporation, les vibrions cholériques colonisent l'épithélium de l'intestin, sécrétant une entérotoxine, ou cholera toxine (CT), qui stimule la libération de fluide isotonique en très grande quantité (Faruque et al, 1998). Cliniquement, le choléra est principalement caractérisé par l'apparition soudaine d'une très forte