Raymond hains / grapus analyse d'oeuvre, le statut de l'affiche dans la société
Les artistes de notre temps ont beaucoup questionné l'affiche, en tant que telle ; en effet, elle est l'image latente de notre société, et de son rapport à la consommation, à la culture, etc.. Nous sommes souvent noyés dans la monotonie du paysage publicitaire citadin, et néanmoins, parfois, l'une d'entre elles accroche notre regard. Ce qui nous touche à cet instant là, c'est ce dont tout graphiste souhaite s'emparer. L'affiche devient alors un « thermomètre » de sensibilité ; elle nous jauge, nous scrute, nous évalue, et quelquefois .. nous influence. Gare à celui qui sous-estimerai son pouvoir !
Une autre des particularités de l'affiche qu'il convient de souligner, c'est sa capacité de « surgissement ».
Les rapports entre une œuvre de musée et une affiche avec le spectateur sont inversés ; la vision d'une affiche n'est jamais volontaire. La compréhension de celle-ci n'est alors pas encombrée par des a-priori préalables. Lorsqu'elle surgit, au détour d'une rue, c'est cette spontanéité de l'image qui fait l'impact et la force de ce média -pourtant si fragile en apparence.
A travers l'affiche Tous à Ivry, de Grapus (1977), une affiche créée pour la Fête de la Jeunesse organisée par l'Avant-Garde, et Cet homme est dangereux, de Raymond Hains (La France déchirée, 1957), nous verrons comment, par la démocratisation de l'expérience perceptive, ces deux créations interagissent avec le spectateur.
Lorsque Cet homme est dangereux est crée, en 1957, nous sommes en pleine période bouillonnante de création. La fin de