En réalité, la recette du succès vient d'Asie où les nectars énergétiques connaissent depuis longtemps un franc succès et sont vendus sous forme de sirops conservés dans de petites fioles. Ces sirops sont consommés là-bas comme des boissons fonctionnelles afin de vivre plus longtemps et de se sentir mieux dans sa peau. Lors d'un séjour en Thailande, l'entrepreneur autrichien Dietrich Mateschitz découvre l'une des potions, le « krating daeng », qui signifie « buffle rouge » en thaï, et décide d'exporter le produit hors d'Asie. En 1984, il crée la société Red Bull GmbH, dont le siège est situé à Fuschl, à une vingtaine de kilomètres de Salzbourg. Il utilise la formule énergisante du krating daeng et affine la recette en transformant le sirop en soda pétillant. Puis il met au point un concept marketing unique. Objectif : lancer une boisson hors norme et ouvrir un marché qui n'existe pas encore. Principal argument commercial : vitaliser à la fois le corps et l'esprit avec un produit qui peut se boire 24 h/24. Dès 1987, l'entrepreneur commence à commercialiser la boisson en Autriche et ouvre son premier marché à l'étranger en Hongrie en 1992. Le succès est fulgurant. Le slogan - « Red Bull donne des ailes » - et le logo font le tour du monde. Aujourd'hui, la boisson est vendue dans plus de 150 pays et près de 2,5 milliards de canettes sont consommées chaque année. Il faut dire que le breuvage véhicule les rumeurs les plus folles mais aussi les plus vendeuses. Bien que la taurine soit une substance purement synthétique, la légende dit qu'elle serait issue des testicules de taureau. D'où de prétendus effets aphrodisiaques. Mélangée à la vodka, la boisson serait assimilée à de l'ecstasy... Autant de fantasmes qui alimentent un véritable phénomène de mode et de société. Le taureau rouge dope ses ventes Selon Guislain Deni, responsable des ventes de la marque Shark en France, le marché mondial des boissons énergétiques représente 12 milliards d'unités écoulées