Réligion grècque antique
Pour les Grecs, les dieux ne sont pas extérieurs au monde, ils n'ont pas créé l'univers ni les hommes, mais ont été eux-mêmes créés. Ils n'ont pas toujours existé ; ils ne sont pas éternels (sans commencement ni fin), mais seulement immortels (naissance sans mort). Cette immortalité se traduit par un mode de vie particulier. Ils se nourrissent d'ambroisie (substance délicieuse, neuf fois plus douce que le miel, disait-on), de nectar (breuvage) et de la fumée des sacrifices (voir à cet effet l'article Sacrifice dans la religion grecque antique). Dans leurs veines ne coule pas le sang des mortels mais un autre liquide, l'ichor. Ils sont soumis au destin et interviennent constamment dans les affaires humaines. Nés les uns des autres et fort nombreux, les dieux forment une famille, une société même, fortement hiérarchisée1.
Le nom de la plupart des divinités apparaît déjà sur les tablettes mycéniennes, puis dans les textes d'Homère et d'Hésiode. Leur place et leur fonction y sont déjà en partie fixées. Le panthéon grec semble constitué dès le viiie siècle av. J.-C. A la fin de ce siècle, Hésiode, un poète béotien, dans sa Théogonie, présente une mise en ordre des rites et des mythes relatifs à la naissance du monde divin. Il dresse une histoire de la succession des générations divines, qui au terme de multiples conflits pour la souveraineté aboutit à la mise en place des dieux de l'Olympe autour de la figure de Zeus. Il s'agit en premier lieu de faire naître le monde (kosmos) à partir de trois puissances : Chaos (la Béance), Gaia (la Terre) et Éros (le Renouvellement), qui donnent chacune naissance à d'autres puissances de façon indépendante. Puis de l'union de Gaia et d'Ouranos naissent les Titans (dont le plus jeune est Kronos), les trois Cyclopes et les trois Hécatonchires (Cent-Bras). Parmi les enfants de Gaia et d'Ouranos qui à leur tour engendreront des puissances divines, Kronos châtre son père, puis règne avec