Slam
La formation partait de haut. Il n’était pas question que la suite soit un fiasco. Beaucoup de pression pesait sur les compagnons et ça faisait monter la tension. On sentait la guerre froide dans l’atmosphère. C’était les têtes en l’air contre les pieds sur terres. Mais, il fallait bien s’y faire et jouer avec ses adversaires. Ce voyage était une boule magique qui prédirait si la suite serait tragique.
Au cours des joutes, les membres de l’ensemble n’ont pas fait semblant de se battre. Plusieurs unités blessées ont forcé le reste à être exploité par les circonstances. Pour suivre la cadence sans tomber dans la démence, il fallait s’unir dans le même sens. Puis avec aisance, ils comprirent la danse et partirent au trot pour accélérer le tempo et dépasser celui de leurs partenaires. L’air de rien, on sentait dans l’air quelque chose d’à l’envers. C’est qu’on y voyait plus clair sans cette guerre entre frères. Les ravins entre les joueurs devenaient de solides liens. Le reste de la saison se passerait bien.
Contre toutes attentes, ce fut une saison décevante. Ensemble, ils se battirent pour éviter le désastre, mais c’est comme si tout était déjà en place. Ils perdirent la face et leur deuxième place. À la fin, une chose n’avait pas changé : ils étaient toujours rassemblés en une entité. Et lorsqu’un coéquipier tombait, on se mettait à ses pieds pour le soigner ou lui tendait la main pour l’aider à se relever.
Cette équipe joue au soccer et à l’heure qu’il est, j’en fais parti. Pendant notre voyage, on était sur des nuages, mais sans mauvais présage, ils ont éclaté sous nos pieds. En retombant sur terre, on avait perdu nos repères qui se trouvaient tous en l’air. On a tous appris de cette mini-tragédie que le plus difficile n’est pas de devenir champion, mais de le rester aussi