Sociocritique
Dans ce sonnet IV, il s’agit non seulement d’un divorce avec les principes de la Pléiade que Du Bellay avait lui même inspiré, mais aussi d’un divorce avec ses œuvres antérieures.
Le texte pourrait s’articuler autour de deux centres d’intérêts : d’abord un poème placé sous le signe de la rupture ensuite la naissance d’un art poétique nouveau.
Dés le début, nous pouvons noter chez Du Bellay le refus d’une poésie impersonnel ; il y a une mise en évidence de sa propre personne qui se caractérise par la pluralité de la présence de « je » qui ouvre d’ailleurs ce sonnet IV. Du Bellay ne veut pas aller chercher ailleurs mais sur ce qu’il ressent dans son propre cœur. C’est avant tout une poésie lyrique avec l’expression des sentiments personnels qu’une grande présence du « je » (vers 1-2-8-9-10) et du « moy » (vers 7-9-10) permet d’illustrer. Cette mise en valeur du « je » annonce une rupture apparente avec la docte poésie à l’instar des poèmes d’Horace ou d’un Ronsard resté en France pour chanter les belles choses de la vie. Cet isole- ment dans un pays qui n’est pas sien lui a fait perdre toute envie de chanter le magnifique. Il n’avait besoin de rien qui puisse l’influencer et l’empêcher d’extérioriser les sentiments qu’il avait dans son cœur. Ainsi, faire appel aux « exemples grecs » à « Horace » ou encore « Ronsard » constituerait pour Du Bellay un obstacle à dire convenablement ses « Regrets