Suffit-il d'avoir le choix pour être libre?
Choisir, c'est opter, donner sa préférence à une chose plutôt qu'à une autre. Se demander si avoir le choix suffit à être libre revient à faire du choix l'essence de la liberté. Mais ainsi formulé le sujet jette le doute sur cette identification. De fait, si, lors d'une exécution capitale, on laisse au condamné le choix du mode d'exécution de la sentence, le choix n'est-il pas un faux choix ? Saint Paul en décidant d'être décapité plutôt que crucifié, parce qu'en tant que citoyen romain, ce choix lui est offert, aurait sans doute préféré rester en vie pour continuer sa mission évangélisatrice. Il semble donc qu'avoir le choix ne suffit pas à être libre. Peut-on soutenir pour autant que renoncer à choisir est un gage de liberté ? On se doute que non car si ce renoncement est volontaire, il est encore le produit d'un choix et s'il ne l'est pas, il y a contrainte donc absence de liberté. Tout le problème consiste donc à savoir si on peut déterminer a priori le choix pour que celui-ci garantisse notre liberté : Comment savoir si un choix est rationnel ou pas ? N'est-ce pas toujours a posteriori qu'on peut juger que tel ou tel choix était bien celui d'un homme libre ? Bref, si le choix n'est pas suffisant pour être libre, n'est-ce pas toujours à lui qu'il faut revenir pour signifier notre liberté ? Plus classiquement, on demandera si la liberté est réductible au seul libre-arbitre.
On verra ainsi que si l'absence de choix contredit la liberté (I), la possibilité de décider n'est pas suffisante (II) parce que la liberté, si