Tirade
Je sais que la vindicte a rongé notre mère
Mais serait t-elle capable de tuer sa chair ?
Ce serait là un crime d'une gravité nouvelle.
Mais face à notre père, sur quoi reculerait t-elle ?
Ainsi cette dernière achèverait son projet
Et, là encore, nous devons y participer
Nous rendre meurtriers ne lui suffisant pas
Il lui faudrait donc également notre trépas.
L'exil s'impose alors comme notre seul issue
Mais que ferions nous dehors, seuls et perdus ?
Les loups nous auraient bien plus vite que Médée
Et rien ne l'empêcherait de partir nous chercher
Tenter de s'échapper serait donc du suicide
Il nous reste à attendre que Médée décide
A qui elle tient le plus, son sang ou sa fierté
Toute action est proscrite, On ne peut qu’espérer.
Peu importe son choix, nous ne contrôlons rien.
Les dieux et les grands hommes décident notre destin.
Pour atteindre ma mère, mon père m'avait banni.
Pour que ma mère se venge, ma mort serait le prix
Les dieux ne m'ont t-ils faits que pour des représailles ?
Ne suis-je donc qu'un pion jeté dans la bataille ?
Oui. Il semble que je ne resterais qu'un pion.
J'ai été condamné depuis ma conception
Etre fils de Medée est passible de mort
Alors j'y répondrais, sans regrets ni remords
Ma place dans ce monde m’apparaît clairement .
Car ma destiné faite il me semble évident :
Nemesis, je te dois, ma vie, mon existence.
Je n'ai jamais été que l'objet d'une vengeance.