Tunnel interdit
Nous sommes vers le début du XXème siècle, durant cette magnifique période si mouvementée de guerres et de frasques humaines qu’est la belle époque. Cela fait maintenant depuis une génération que notre chère abbaye a été fondée par Dom Gérard van Caloen et dix ans qu’il existe un couvent dans les environs, à Maredret. Le contact ne fut pas aussitôt établi, sans doute par pudeur ou précautions, mais, malgré tout, moines et sœurs se retrouvaient de temps en temps pour les offices du soir. L’année du sinistre plongé du Titanic, un jeune moine de Maredsous répondant au nom de Père Serge, eut l’idée avec une bonne sœur, du nom de Mère Jeanine, de creuser un tunnel reliant leurs institutions respectives, pour s’y retrouver et distiller en secret une petite bière maison*. L’entrée coté Maredsous donnait dans les sous bois, encadré de trois sapins et de deux grosses pierres** (vous pouvez chercher, nous on n’a pas trouvé). Lors de la première guerre, le tunnel servit, notamment après le couvre-feu allemand, aux transferts de nourriture et de médicaments vers l’hôpital de fortune des bonnes sœurs, qui y accueillirent beaucoup de héros de guerre français et anglais. Pendant la deuxième, il servit à cacher une famille juive du nom de « Barkman », dont se sont occupés nos moines, toujours prêts à aider leur prochain. En juin 68, l’accès à été condamné car des jeunes y cultivaient de jolies plantes exotiques, rendant bizarre le comportement des sœurs qui s’y promenaient… Mais les traces écrites se sont égarées et le nombre de témoins a été fortement diminué : aujourd’hui les deux accès ne sont plus connus que par de rares érudits, inapprochables, ou par Père François que nous soupçonnons d’avoir redécouvert les anciennes installations de la distillerie…et d’en profiter ! Tout cela pour vous dire que ce tunnel n’est pas un mythe : nous vous en parlons car nous avons découvert un graffiti dans l’un des syllabus de Mr. Caudron sur lequel était