La question de l’homme dans les genres de l’argumentation, du XVI° siècle à nos jours.
1ère séquence : la valeur de l’amitié
2ème texte : La Fontaine, « Les deux amis », Fables, VIII, 1678

Découvert par le grand mécène Fouquet (surintendant des finances), Jean de la Fontaine (1621-1695) restera fidèle à son mécène et ami lorsque celui-ci sera emprisonné par Louis XIV. D’abord auteur de contes « galants » et de pièces de circonstances, La Fontaine deviendra surtout célèbre pour ses fables, qui le mèneront à l’Académie française en dépit de l’opposition du roi. S’inspirant le plus souvent de fables antiques grecques et romaines, mais aussi de fables indiennes ou italiennes, La Fontaine les « orne », les enrichit. Grâce à son écriture, il arrache le genre très ancien de la fable à son univers pédagogique, et en fait de véritables textes littéraires. Il publie dans un premier temps un premier recueil de 7 livres (en 1668), puis, devant son immense succès, publie un nouveau recueil en 1678 (et en 1694 un 3ème). La 11ème fable du 8ème livre s’inspire du fabuliste indien Pilpay afin d’évoquer l’histoire de 2 amis. En quoi cette fable nous donne-t-elle une leçon d’amitié ?

I. Une fable particulière
1) Des humains emblématiques
L’extrême majorité des fables repose sur la représentation de conduites humaines grâce à un récit mettant en scène des animaux symboliques. Mais il arrive que la fable raconte directement une histoire d’humains, comme c’est le cas ici[ou comme par exemple dans « Perrette et le pot au lait »]. Pour autant, les humains, comme les animaux ont dans la fable une valeur d’exemple.
On remarque que tout d’abord les 2 hommes n’ont pas de nom, et qu’ils sont réduits à un seul trait : ils sont « deux vrais amis », comme le disent les 1ers mots du texte. Au v.7, La Fontaine pour désigner l’un d’entre eux utilise la périphrase « un de nos deux amis », et au v.10, pour désigner l’autre, « l’ami » ; et de même au v.19. Les personnages sont donc