Vauvenargues
« Et moi, je mets un billet à une loterie dont le gros lot se réduit à ceci : être lu en 1935 ». Stendhal, Vie de Henry Brulard, chapitre XXIII
« éprouvait pour ce géniteur considérable et encombrant des sentiments véhémentement contradictoires. Il l’admirait. Il en enviait la vigueur et la gloire. Il aurait aimé l’aimer. Il le détestait. Le père jugeait le fils indigne de lui, et il ne s’en cachait guère ; le fils souffrait de son indignité, souffrait de la reconnaître, souffrait qu’on ne se souciât aucunement (et bien au contraire) de la lui adoucir »10.
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« Comme tous les écrivains de grande race, il est beaucoup plus à rechercher dans ses pensées négatives, qui trahissent un trouble de l’âme, que dans ses affirmations, où il n’y a rien d’autre à entendre que ce qui est dit »13.
« à travers les récits qu’il lui fit de l’épidémie, Luc de Clapiers, futur marquis de Vauvenargues, prit très tôt la mesure de l’action »14.
« Vauvenargues met toute son ambition à vouloir s’affirmer à ses propres yeux, d’abord en fuyant son père, soit par l’imaginaire quand il dépend encore de lui, soit par le service quand il est en âge d’y rentrer, et ensuite en tâchant de se faire un nom par les armes, par la diplomatie, par la littérature enfin, trois domaines, notons-le au passage, où son père n’avait pas accès »17.
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« je mêlais ces trois lectures, et j’en étais si ému, que je ne contenais plus ce qu’elles mettaient en moi ; j’étouffais, je quittais mes livres, et je sortais comme un homme en fureur,