Verlaine poème saturniens
POUR UN RENOUVEAU LYRIQUE :
POËMES SATURNIENS En préférant le titre Poëmes saturniens à celui, très parnassien, de Sonnets et poèmes qu’il avait initialement retenu, Verlaine avoue une filiation. Il inscrit son recueil dans la ligne de l’héritage baudelairien et de la mélancolie postromantique dont il est porteur.
« L’épigraphe pour un livre condamné », qui avait été insérée dans Le Parnasse contemporain du 28 mars 1866, …afficher plus de contenu…
Car tel est bien l’autre versant du titre Poëmes saturniens : en soulignant son affiliation étroite à la sphère de la mélancolie moderne, il met également en lumière les enjeux et les valeurs du poème, conçu comme élaboration formelle, mode spécifique du dire, foyer d’énonciation lyrique. Par sa nature rhématique, le titre invite ainsi à explorer en profondeur un appareil poétique dont les constituants majeurs ne manquent pas d’être désignés et parfois même …afficher plus de contenu…
Telle était bien d’ailleurs la recherche de Verlaine : instaurer et inventer des « formes de l’écho » [Opr, 722]. On observera ainsi qu’un réseau de résonances convergentes se tisse entre « Sub urbe », « Nocturne parisien » et « La Mort de Philippe II ». Il s’agit là de trois poèmes formellement distincts, mais puissamment soudés par une même topique de l’imagination macabre : une écriture de la mort se détaille en trois tableaux qui obéissent aux ressorts de trois manières différentes. « Sub urbe » prolonge la tonalité baudelairienne des « Spleen » 75 et 78 : les « faubourgs brumeux » et le cortège des
« longs corbillards » trouvent à se moduler dans ce poème où affleurent